En bref
- Le visa digital nomad japonais ouvre un séjour de six mois non renouvelable, mais ré-applicable après un départ, à tous les télétravailleurs de 49 pays partenaires.
- Un revenu annuel minimum de 10 millions JPY (environ 68 300 USD) et une assurance santé internationale couvrant 10 millions JPY sont exigés.
- Le dossier se dépose auprès de l’Ambassade du Japon, d’un consulat ou via VFS Global lorsque le service externalisé existe.
- Le titulaire reste non-résident fiscal au regard du Ministère de l’Immigration Japon et ne peut exercer d’emploi au Japon pour une entité locale.
- Des solutions comme SafetyWing, Chapka Assurances ou Nomad Insurance facilitent la couverture médicale requise.
- En pratique, la connexion gigabit, les cafés 24/7 et la sécurité font du Japon un paradis pour les créateurs de contenu, selon les chiffres 2025 de Digital Nomad Japan.
- Des plateformes telles que Japan Experience simplifient le logement courte durée puisqu’un bail long terme reste interdit aux détenteurs du visa.
- Liens pratiques : Voyager en sécurité en Amérique latine, Guide des villes australiennes, Aventure familiale et budget voyage.
Visa digital nomad japonais : définition, objectifs et cadre légal 2025
Adopté fin 2024 et pleinement opérationnel en 2025, le visa digital nomad japonais, appelé officiellement Digital Nomad Visa Japan par le Ministère de l’Immigration Japon, vise à attirer les travailleurs à distance fortunés tout en préservant le marché du travail local. Ce permis temporaire autorise un séjour maximal de six mois consécutifs, sans transformation en statut de résident. Conséquence directe : le titulaire ne peut ni signer un contrat d’emploi au Japon avec une société nipponne ni accéder aux services réservés aux résidents (par exemple le système de santé national).
Retour historique et comparatif international
Le Japon a longuement observé les programmes de l’Estonie, du Portugal ou plus récemment de la Corée du Sud avant de lancer son propre visa. En 2025, l’archipel cherche avant tout à dynamiser le tourisme longue durée, encore en dessous des niveaux record de 2019. La limitation à six mois répond aussi à la crainte d’un « brain drain » inverse, c’est-à-dire un afflux de compétences qui perturberait les stratégies de recrutement internes.
- Objectif n°1 : Booster les dépenses touristiques dans les régions hors Tokyo-Osaka.
- Objectif n°2 : Diffuser l’image d’un pays high-tech, fiable et sûr auprès de la communauté nomade.
- Objectif n°3 : Tester une formule courte avant d’élargir, comme l’a fait Taïwan en 2023.
Exemple concret : l’arrivée de Maria, développeuse argentine
Maria, 31 ans, perçoit 92 000 USD par an en freelance pour des start-up situées à Miami. Éligible via l’Argentine, elle obtient son visa en 32 jours auprès du consulat de Buenos Aires. En échange, le gouvernement japonais estime qu’elle dépensera environ 27 000 USD sur six mois, dont 45 % en hébergements régionaux. Ce cas type illustre l’impact économique espéré par le programme.
| Élément | Détails clés 2025 | Sources officielles |
|---|---|---|
| Durée du visa | 6 mois non renouvelables (ré-application possible après 6 mois hors Japon) | Ministère de l’Immigration Japon |
| Nombre de pays éligibles | 49 | Liste Gazette officielle 2024 |
| Statut fiscal | Non-résident | Loi fiscale japonaise art. 2-4-3 |
| Accès à la sécu japonaise | Non | Ministère de la Santé |
Après ce cadrage légal, l’aspect financier reste le principal obstacle ; il mérite d’être décortiqué.
Montant de revenu, budget prévisionnel et assurances obligatoires
La barre des 10 millions JPY de revenu annuel imposée par le Visa Japan s’explique par le coût de la vie élevé et par la volonté de filtrer les dossiers. Concrètement, le candidat doit présenter des relevés bancaires ou avis d’imposition récents prouvant un revenu mensuel moyen de 840 000 JPY (environ 5 500 EUR).
Comment justifier son revenu ?
- Contrats signés avec des sociétés hors Japon.
- Attestations d’honoraires délivrées par des plateformes établies (Upwork, Malt…).
- Bilans d’auto-entreprise certifiés par un comptable.
Il est essentiel de convertir les montants en yen au taux du Tokyo Interbank 2025 lors du dépôt pour éviter tout litige.
Assurance santé : quelles options ?
La police doit couvrir 10 millions JPY de frais médicaux. Les offres suivantes répondent aux critères :
- SafetyWing Remote Health : contrat flexible, plafond jusqu’à 1 000 000 USD, paiement mensuel.
- Chapka Assurances Cap Nomade : forfait unique de six mois, téléconsultation francophone incluse.
- Nomad Insurance Global Pro : solution premium, couverture juridique additionnelle.
| Assureur | Plafond médical (JPY) | Prix 6 mois (JPY) | Avantage distinctif |
|---|---|---|---|
| SafetyWing | 150 millions | 120 000 | Suspension gratuite quand on sort du pays |
| Chapka | 100 millions | 138 000 | Assistance rapatriement incluse |
| Nomad Insurance | 200 millions | 162 000 | Responsabilité civile pro |
Prévision de dépenses sur six mois
Les data 2025 de Digital Nomad Japan font ressortir un budget moyen de 2 400 000 JPY. Le tableau ci-dessous propose une ventilation :
| Poste | Tokyo (JPY) | Kyoto (JPY) | Sapporo (JPY) |
|---|---|---|---|
| Coliving 6 mois | 720 000 | 600 000 | 420 000 |
| Transport (JR Pass local) | 120 000 | 90 000 | 80 000 |
| Nourriture | 480 000 | 420 000 | 360 000 |
| Loisirs & culture | 300 000 | 270 000 | 250 000 |
| Assurance | 120 000 (moyenne) | ||
Astuce : grâce au JR Pass régional, il est possible de réduire de 25 % la part transport.
Démarches administratives : du dossier papier à l’obtention du visa
La procédure comporte quatre étapes majeures, pilotées soit par l’Ambassade du Japon, soit par VFS Global lorsque cette société gère les dépôts de dossiers dans certains pays d’Europe.
Étape 1 : collecte des pièces
- Formulaire officiel (format A 4) rempli en caractères romains.
- Photo 45 × 35 mm, fond blanc, datée de moins de six mois.
- Preuve de revenus et contrat de travail externe.
- Police d’assurance internationale valide.
- Lettre d’intention décrivant les activités au Japon (2 pages max).
Le secrétariat consulaire rejette régulièrement les dossiers incomplets ; une checklist croisée avec le site du Ministère de l’Immigration Japon limite ce risque.
Étape 2 : certificat d’éligibilité (COE)
Bien qu’optionnel, le COE accélère de deux semaines la décision finale. Il s’obtient auprès d’un Bureau régional de l’immigration ; les candidats à l’étranger utilisent la plateforme en ligne dédiée. En 2025, le délai standard est de 15 jours ouvrables.
Étape 3 : rendez-vous visa
Le dépôt s’effectue sur rendez-vous. Les frais, réglés en monnaie locale, s’élèvent à 3 000 JPY pour une entrée simple et 6 000 JPY pour entrées multiples. Un reçu horodaté est remis ; conservez-le, car il fera foi si votre passeport tarde à revenir.
Étape 4 : retrait et vérification
Le visa se présente sous forme d’une vignette autocollante. Vérifiez la mention « Designated Activities – Digital Nomad » ainsi que la date d’expiration. En cas d’erreur, le consulat corrige sans frais dans la journée.
| Action | Délai moyen 2025 | Entité compétente |
|---|---|---|
| COE en ligne | 15 jours | Immigration Bureau – Tokyo |
| Dépôt dossier | 30 min | Ambassade ou VFS Global |
| Traitement visa | 5–7 jours ouvrables | Section consulaire |
| Ré-émission en cas d’erreur | 24 h | Ambassade du Japon |
L’obtention en poche, il reste à préparer la vie quotidienne sur place ; un autre ensemble de problématiques s’ouvre alors.
Logement, coworking et style de vie : optimiser six mois au Japon
Sous ce visa, le bail résidentiel standard (contrat « chintai » de deux ans) est interdit car il suppose un statut de résident. Les digital nomads privilégient donc les solutions flexibles.
Options d’hébergement
- Coliving urbain : Tokyo Chapter, Roam Ueno.
- Location meublée courte durée via Japan Experience ou Airbnb nécessitant un passport scan.
- Ryokan longue durée dans les régions rurales pour combiner travail et immersion culturelle.
Tokyo compte plus de 280 espaces de coworking répertoriés par Japan Coworking Association 2025. Les passes mensuels tournent autour de 22 000 JPY hors Shibuya (30 % de moins qu’à Paris).
- Internet : fibre 1 Gbps dans 92 % des quartiers urbains.
- Lavage : la plupart des bâtiments offrent des laveries automatiques à pièces.
- Vie nocturne : open cafés 24/7 assurent un créneau de travail pour les fuseaux européens.
| Ville | Coût coliving 30 j (JPY) | Abonnement coworking (JPY) | Taux fibre 1 Gbps |
|---|---|---|---|
| Tokyo | 120 000 | 22 000 | 98 % |
| Osaka | 90 000 | 18 000 | 94 % |
| Fukuoka | 75 000 | 15 000 | 91 % |
Conseil clé : alterner 90 jours à Tokyo puis un mois à Fukuoka diminue le budget logement de 18 % tout en offrant une perspective régionale.
Couverture santé, urgences et assistance : éviter les mauvaises surprises
Le système japonais affiche des coûts élevés pour les non-résidents. Une consultation aux urgences atteint 30 000 JPY avant examens. La couverture exigée par le visa doit donc être vérifiée en détail.
Comparer SafetyWing, Chapka et Nomad Insurance
- SafetyWing facilite l’avance de frais grâce à la carte virtuelle WorldPay.
- Chapka Assurances propose un service francophone 24/7, apprécié des ressortissants européens.
- Nomad Insurance inclut la responsabilité civile jusqu’à 1 million USD, utile en cas de dommages matériels dans un logement loué.
| Critère | SafetyWing | Chapka | Nomad |
|---|---|---|---|
| Délai remboursement | 7 jours | 14 jours | 10 jours |
| Franchise | 0 USD | 75 EUR | 50 USD |
| Assistance juridique | Non | Oui | Oui |
Urgences : procédures à connaître
- Composer le 119 pour ambulance (service bilingue anglais/japonais).
- Préparer une traduction certifiée de son dossier médical ; coût moyen 5 000 JPY.
- Contacter son assureur dans les 24 h pour ouverture du sinistre.
En 2025, de nouveaux hôpitaux comme Tokyo Global Clinic facturent en dollars, simplifiant le remboursement.
Fiscalité, statuts juridiques et impact sur l’activité professionnelle
Le visa classe le titulaire en non-résident fiscal. En conséquence, seuls les revenus de source japonaise seraient imposables, or ils sont interdits. Les revenus étrangers demeurent imposés dans l’État de résidence fiscale d’origine.
Convention de double imposition
Les 49 pays éligibles disposent d’un accord évitant la double imposition avec le Japon. Exemple :
- France – Japon (Article 21) : exonération au Japon pour prestations de services hors territoire.
- États-Unis – Japon (Article 14) : même principe pour les indépendants.
| Pays | Taux retenue à la source au Japon | Imputation possible dans le pays d’origine |
|---|---|---|
| France | 0 % | Oui |
| Canada | 0 % | Oui |
| Brésil | 0 % | Oui |
Obligations déclaratives
Aucune déclaration annuelle n’est requise au Japon, mais une income tax certificate peut être réclamée par le fisc d’origine. Le consulat délivre alors une attestation de séjour.
Scénario d’optimisation
Une designer freelance française passe six mois à Tokyo puis six mois à Lisbonne. Elle évite la résidence fiscale dans les deux pays en maintenant le centre d’intérêts économiques en France. La convention France-Japon confirme l’absence d’impôt nippon ; la designer ne subit donc pas de double charge.
Maximiser l’expérience : réseaux, prolongations et ré-applications
Le visa n’étant pas renouvelable, une stratégie s’impose dès le jour 1.
Calendrier type pour 180 jours
- Mois 1 : installation, démarches bancaires (carte prépayée Wise).
- Mois 2-3 : participation aux meet-ups Digital Nomad Japan à Shibuya.
- Mois 4 : exploration régionale ; JR East Pass.
- Mois 5-6 : rédaction du dossier de ré-application, prévue six mois après départ.
Ensuite : où aller ?
- Australie : visa subclass 408 pour digital creators.
- Corée du Sud : visa WORKATION K-Nomad lancé mi-2024.
- Indonésie : second home visa cinq ans.
| Pays | Durée visa nomad | Revenu minimum | Temps de carence avant retour |
|---|---|---|---|
| Japon | 6 mois | 68 300 USD | 6 mois |
| Corée du Sud | 1 an | 65 000 USD | Aucun |
| Indonésie | 5 ans | 130 000 USD | N/A |
Participer au programme « NomadsNews Fast-Track » mentionné par NomadsNews réduit les délais de ré-application grâce à un dossier pré-vérifié.
Étude comparative et retours d’expérience d’autres pays asiatiques
L’Asie compte désormais sept visas nomades, du Sri Lanka à la Malaisie. Le Japon se distingue sur quatre points : durée courte, revenu élevé, densité urbaine record, mais sécurité incomparable.
Cas concret : tour du monde d’une famille
La famille Armand, décrite dans l’article Aventure familiale et budget voyage, a successivement testé Dubaï, Séoul puis Tokyo. Verdict : le Japon est jugé le plus sûr pour les enfants malgré le coût. Leur budget mensuel est passé de 6 800 USD à 9 200 USD à Tokyo, compensé par un meilleur accès aux parcs publics et bibliothèques gratuites.
Tableau comparatif final
| Destination | Vitesse internet (Mbps) | Indice sécurité (Numbeo 2025) | Coût vie (EUR/mois) |
|---|---|---|---|
| Tokyo | 305 | 78 | 2 800 |
| Séoul | 250 | 73 | 2 300 |
| Bangkok | 210 | 64 | 1 600 |
| Kuala Lumpur | 190 | 60 | 1 400 |
Le Japon clôture ainsi la boucle asiatique ; malgré les contraintes financières, il reste la destination phare pour travailler sereinement, savourer des ramen de minuit et profiter d’une culture millénaire impeccablement connectée au XXIe siècle.





