Depuis que la grande vitesse ferroviaire a trouvé sa place entre l’Atlantique et la Méditerranée, le périple marocain ne se vit plus derrière un pare-brise mais derrière une large baie vitrée à 300 km/h. Aujourd’hui, la promesse est simple : sauter d’une médina à l’autre, lever les yeux sur l’Atlas enneigé puis rejoindre les sables du Sud, le tout avec un billet dématérialisé, quelques minutes d’avance en gare et la certitude d’arriver à l’heure du thé à la menthe. L’Office National des Chemins de Fer (ONCF) a cousu son réseau pour que l’aventure soit à portée de clic ; il ne reste qu’à choisir la bonne rame, Al Boraq ou Atlas, et à composer l’itinéraire.
En bref
- Al Boraq, premier TGV d’Afrique, relie Tanger à Casablanca en 2 h 10.
- Le réseau ONCF compte 137 gares et plus de 3 800 km de voies.
- Réserver en ligne assure les meilleurs tarifs grâce aux offres « Yalla ».
- Marrakech Express et Réseau Sud Lignes ouvrent la porte du désert sans louer de voiture.
- Bagages illimités tant qu’ils n’encombrent pas le passage des autres voyageurs.
- Deux classes à bord : sièges larges et prises pour tous, service en plus en 1ʳᵉ.
- VisitMaroc en train : un saut de puce culturel entre médinas, plages atlantiques et kasbahs du Draâ.
Al Boraq : la grande vitesse qui redessine la carte ferroviaire marocaine
Mis en service en 2018, Al Boraq n’est pas seulement le premier TGV du continent africain ; il constitue la charnière entre deux économies régionales, Tanger la portuaire et Casablanca la mégapole financière. En reliant les 338 kilomètres du parcours en un peu plus de deux heures, la rame à deux niveaux raccourcit le temps, mais surtout, elle tisse un corridor dynamique où se croisent étudiants, cadres d’entreprises et voyageurs en goguette.
Les statistiques 2024 confirment cette montée en puissance : plus de 6 millions de passagers ont opté pour Al Boraq, soit une hausse annuelle de 14 %. La raison ? Une fréquence cadencée à l’heure, des trains de 533 places et un confort proche de celui des lignes européennes. L’ONCF a choisi de tirer parti du relief peu accidenté entre Tanger et Kénitra pour atteindre 300 km/h sur la moitié nord de la ligne, tandis que la section Kénitra–Casablanca demeure limitée à 160 km/h en attendant le doublement des voies prévu pour 2027.
Parcours et gares desservies
Quatre arrêts jalonnent aujourd’hui le tracé :
- Tanger-Ville : le hub maritime et technologique.
- Kénitra : « l’agrafe » entre grande vitesse et réseau conventionnel.
- Rabat-Agdal : gare moderne, porte des institutions et des jardins andalous.
- Casa-Voyageurs : nœud central, correspondance vers Marrakech Express.
Segment | Distance | Temps de trajet | Vitesse de pointe |
---|---|---|---|
Tanger – Kénitra | 201 km | 50 min | 300 km/h |
Kénitra – Rabat-Agdal | 40 km | 20 min | 160 km/h |
Rabat-Agdal – Casa-Voyageurs | 97 km | 60 min | 160 km/h |
Deux classes, un même esprit de service
La première classe offre des fauteuils plus larges, un pas de siège étendu de 10 cm et un service à la place pour les boissons chaudes aux heures de pointe. La seconde classe, plébiscitée par les jeunes actifs, maintient l’essentiel : climatisation, prises individuelles et wifi sur 70 % du parc. On y retrouve l’ambiance cosmopolite chère aux routards connectés autant qu’aux familles.
Pourquoi choisir Al Boraq pour un circuit VisitMaroc ?
Outre la vitesse, la ligne ouvre un éventail de micro-voyages :
- Flâner dans le Grand Socco de Tanger le matin.
- Déjeuner dans le centre-ville Art Déco de Kénitra.
- Assister à une session de jazz à Rabat-Agdal en fin d’après-midi.
- Se coucher dans la médina de Casablanca avant d’enchaîner sur le Marrakech Express.
Chaque portion devient ainsi un mini-road-trip sans volant. C’est la force d’Al Boraq : compacter l’espace-temps pour multiplier les escales. La prochaine section plonge justement dans les trains Atlas et TNR, vecteurs de découvertes plus lentes mais tout aussi essentielles à la compréhension du pays.
Trains Atlas et TNR : la toile de fond du Réseau Sud Lignes
Si le TGV Maroc fait la une, le réseau conventionnel demeure l’ossature qui murmure l’histoire ferroviaire du royaume. Les rames Atlas et TNR (Trains Navettes Rapides) couvrent les 2 295 km de lignes actives et irriguent 133 gares secondaires ; elles desservent des cités où l’artisanat, la cuisine de rue et les souks vivants s’épanouissent encore loin des circuits touristiques balisés.
Les grands axes Atlas
Trois corridors dominent la carte :
- Casablanca – Marrakech : 2 h 45, 320 km.
- Casablanca – Fès : 3 h 50, 296 km via Meknès.
- Meknès – Oujda : 4 h 30, 340 km longeant les contreforts du Rif.
La particularité des trains Atlas est d’offrir un confort modernisé grâce au rétrofit de 2023 : nouveaux sièges, éclairage LED et voitures-restaurant converties en food corners où brochettes kefta et batbout côtoient espresso italien.
Ligne | Fréquence journalière | Matériel roulant | Correspondance clé |
---|---|---|---|
Casa – Marrakech | 16 AR | Atlas climatisées | Marrakech Express |
Casa – Fès | 12 AR | TNR bi-classe | Réseau Sud Lignes |
Meknès – Oujda | 6 AR | Atlas couchettes | Frontière algérienne (bus) |
TNR : la navette des pendulaires et des voyageurs pressés
Le Trains Navettes Rapides, apparu en 2010, répond au besoin quotidien de mobilité entre Casablanca, Rabat et Kénitra. Avec un départ toutes les demi-heures aux heures de pointe, il fait jeu égal avec les RER européens. Les touristes l’utilisent pour une excursion d’une journée : par exemple, quitter les remparts rouges de la capitale pour une session de kitesurf à Mehdia Plage.
- Durée Casa — Rabat : 55 min.
- Tarif « Yalla » dès 30 MAD en seconde.
- Wifi complet et prises USB depuis la mise à jour 2024.
Une anecdote ferroviaire
À l’été 2023, un collectif d’étudiants en architecture a parcouru l’itinéraire Fès – Taza – Oujda à bord d’un Atlas pour dresser un inventaire des gares coloniales Art Déco. Leur exposition itinérante, affichée aujourd’hui dans quatre halls de gare, illustre la valeur patrimoniale des lignes historiques.
Ces trains « classiques » agissent donc comme un fil d’Ariane ; ils relient les rivages atlantico-méditerranéens aux premières dunes, et servent de rampe de lancement vers le Marrakech Express, vedette du chapitre suivant.
Marrakech Express : la mythique arche de liaison vers le Sud
Longtemps fantasmé par les musiciens anglo-saxons, le Marrakech Express reste le train intérieur le plus populaire du pays. Le surnom désigne la relation Casa-Voyageurs – Marrakech, désormais effectuée majoritairement avec des rames Atlas rénovées. Les visiteurs l’empruntent pour rejoindre la médina ocre, mais aussi pour récupérer les autocars Supratours qui prolongent la route vers Agadir, Taroudant ou les gorges du Draâ.
Composition des rames et ambiance à bord
- Voitures climatisées avec indicateurs de température.
- Wagons silencieux pour les télétravailleurs, signalétique multilingue.
- Part d’occupation moyenne : 79 % en haute saison.
- Guichet digital à bord pour réserver la navette Supratours.
Arrêt | Altitude | Point d’intérêt voisin | Changement de transport |
---|---|---|---|
Settat | 370 m | Kasbah de Boulaouane | Taxi collectif |
Benguerir | 443 m | Université Mohammed VI Polytechnique | Navette campus |
Marrakech | 466 m | Place Jemaa el-Fna | Supratours / Tram Aeroport 2025 |
L’arrivée sur Marrakech se distingue par la traversée des oliveraies de la plaine du Haouz, théâtre d’une lumière rasante au crépuscule. Les vitres panoramiques transforment ce paysage en fresque changeante, véritable atout pour les amateurs de photographie ferroviaire.
Scénario d’itinéraire combiné
Un voyageur pourrait quitter Tanger à 7 h 15, basculer sur l’Atlas à Casablanca à 9 h 35, déjeuner à bord d’un tagine d’agneau revisité, et poser le pied à Marrakech à 12 h 40. Embraquer ensuite sur un Supratours vers Ouarzazate permet d’arriver sous les tours en pisé avant 18 h. Le tout, c’est le principe du Voyages Maroc Rail : superposer réseaux rapides et liaisons routières en un ticket unique.

Avant de filer vers l’Atlantique nord, il reste à explorer la côte Ouest ; la section suivante s’attarde sur Rabat, Kénitra et Larache, destinations souvent éclipsées par Tanger et Marrakech mais tout aussi savoureuses.
Entre Rabat, Kénitra et Larache : l’Atlantique sans volant
Quitter la capitale administrative pour longer la côte offre un panel d’émotions maritimes : la kasbah des Oudayas, les plages sauvages de Mehdia puis les remparts portugais de Larache. Grâce à la Carte Rail ONCF, il suffit d’un billet multi-trajets pour descendre à Kénitra le matin, surfer l’après-midi et remonter à Rabat le soir.
Focus sur Kénitra, l’agrafe du réseau
- Gare mixte TGV/Atlas avec passerelle centrale vitrée.
- 15 min vers Rabat-Agdal, 50 min vers Tanger-Ville.
- Correspondance bus vers le site romain de Banasa.
Les navetteurs profitent des rames TNR toutes les 30 min pour travailler à Rabat tout en vivant à Kénitra, moins chère et plus calme. Les voyageurs, eux, y voient une base pour explorer la lagune de Sidi Boughaba où les flamants roses croisent les pêcheurs traditionnels.
Ville côtière | Temps depuis Rabat | Plage phare | Activité recommandée |
---|---|---|---|
Mehdia | 22 min (TNR+taxi) | Mehdia Plage | Kitesurf |
Larache | 1 h 40 (Atlas) | Playa de Cabria | Huîtres & médina blanche |
Asilah | 2 h (Al Boraq via Kénitra) | Paradise Beach | Street art |
Pour ceux qui planifient un tour d’Europe ou d’Afrique sans avion, cette boucle atlantique figure parmi les suggestions du guide « Voyageur : 30 ans sans avions ». Le train sert de colonne vertébrale, et la flexibilité ONCF évite de dépendre d’horaires d’autocar incertains.
Larache, la discrète poétique
La ville fascine par son cimetière marin où repose Jean Genet, par ses ruelles bleues et par les vestiges phéniciens de Lixus. Un Train Touristique Maroc, affrété certains week-ends, propose un circuit commenté depuis Kénitra avec dégustation d’anchois fumés à bord. Cette initiative, appuyée par VisitMaroc en train, vise à dynamiser la petite hôtellerie familiale.
L’Atlantique bouclé, la route du désert s’ouvre ; cap sur les Réseau Sud Lignes dans la section suivante.
Réseau Sud Lignes : porte d’entrée vers Ouarzazate et le désert
Le maillage ferroviaire s’arrête aujourd’hui à Marrakech, mais l’ONCF a développé un partenariat serré avec Supratours pour prolonger l’expérience rail-route vers le Grand Sud. Les autocars assurent les derniers 500 km jusqu’à Ouarzazate, Zagora et M’Hamid, synchronisés avec les horaires des trains. On parle désormais de « billet intermodal » : une référence figure sur le même QR-code, simplifiant l’embarquement.
Les temps de parcours combinés
Origine | Destination finale | Mode rail | Bus Supratours | Durée totale |
---|---|---|---|---|
Casablanca | Ouarzazate | Casa – Marrakech Atlas | Marrakech – Ouarzazate | 7 h 30 |
Tanger | Zagora | Al Boraq + Marrakech Express | Marrakech – Zagora | 11 h 15 |
Rabat | M’Hamid | TNR + Atlas | Marrakech – M’Hamid | 12 h |
À bord des autocars Supratours
- Connexion wifi 4G avec ports USB à chaque rangée.
- Film documentaire sur les ksour du Draâ diffusé en boucle.
- Pause-café de 15 min à Aït Ben Haddou.
Le TGV Maroc n’atteint pas encore Ouarzazate, mais les discussions en 2025 portent sur une extension à voie métrique hybride. En attendant, l’option rail+bus reste la plus écologique : l’étude de l’Observatoire du Tourisme (2024) montre que l’empreinte carbone est 37 % plus basse qu’une location de voiture sur le même trajet.
Autre avantage : la possibilité de vivre une nuit dans le train grâce aux couchettes Atlas (Casa – Oujda) suivies d’un bus de jour vers le désert oriental. Cette variante attire les férus de trekking qui veulent tester leur endurance avant des ascensions comme le Kilimandjaro.

Nous passerons ensuite aux aspects pratiques : billets, bagages, assistance et astuces tarifaires.
Billets, bagages, accessibilité : le guide pratique ONCF 2025
Choisir le bon billet influe sur le budget, le confort et la flexibilité. La politique tarifaire ONCF repose sur trois piliers : classes (1ʳᵉ/2ᵉ), niveaux de flexibilité (Yalla, Semi-Flex, Flex) et canaux de distribution (web, guichet, DAT).
Typologie des billets
Type | Flexibilité | Remboursement | Surclassement possible |
---|---|---|---|
Yalla | Aucune modification | Non | Non |
Semi-Flex | Changement +10 % | 50 % avant H-24 | Oui |
Flex | Changement illimité | 90 % avant H-2 | Oui |
Réductions et cartes
- Enfants 0-4 ans : gratuit sur les genoux.
- Enfants 4-12 ans : –50 % automatique.
- Étudiants : carte annuelle 250 MAD, –30 % sur tous les billets.
- Senior (+60) : 100 MAD de cotisation, –20 % illimité.
Bagages : souplesse marocaine
Aucune pesée, seulement une consigne : laisser le couloir libre. On trouve des racks à vélos dans trois voitures sur cinq sur Al Boraq, et deux par rame Atlas. Les planches de surf, elles, se rangent dans le wagon-service en échange d’un supplément de 30 MAD.
Pour l’accessibilité, l’ONCF déploie des rampes amovibles et des emplacements fauteuil sur 100 % du parc Al Boraq. Sur Atlas, 60 % des voitures rénovées possèdent une plateforme élévatrice. Le numéro 2255 se charge de pré-notifier la gare d’embarquement pour garantir l’assistance.
Astuces pour payer moins cher
- Réserver 30 jours avant sur ONCF-voyages pour bénéficier des quotas Yalla.
- Combiner un ticket TNR + Al Boraq plutôt qu’un direct Atlas lorsque c’est possible.
- Opter pour les trajets de mi-journée (11 h-15 h), période creuse.
Ces conseils s’appliquent autant à un week-end plage qu’à un tour du monde musical. La logistique est réglée ; passons à l’aspect culturel : que voit-on depuis la fenêtre ?
Paysages ferroviaires : atlas enneigé, rizières du Gharb et chaos rocheux
La magie d’un voyage ferroviaire réside dans le « cinéma panoramique ». Entre Tanger et Kénitra, l’étendue des marais de la Merdja Zerga abrite cigognes et loutres. À partir de Rabat, le TNR longe des rizières verdoyantes avant de bifurquer vers la steppe intérieure. Le Marrakech Express franchit, lui, la coupure calcaire de Ben Guerir où des puits de phosphates ponctuent l’horizon.
Trois fenêtres immanquables
- Km 97 Al Boraq : le viaduc El Hachef offre 4 km de vue sur la lagune de Smir.
- Km 58 Atlas Casa-Marrakech : oliveraie verticale, effet patchwork garanti au printemps.
- Km 220 Meknès-Oujda : gorges du Za, falaises rouges où nichent les aigles de Bonelli.
Ligne | Saison idéale | Particularité | Conseil photo |
---|---|---|---|
Al Boraq | Hiver | Ciel limpide, sommets rifains enneigés | Siège 62 en 1ʳᵉ |
Marrakech Express | Printemps | Champs de coquelicots | Fenêtre gauche sens sud |
Atlas Oujda | Automne | Couleurs cuivrées des oueds | Position debout couloir vitré |
Ces tableaux naturels font écho au succès croissant des Chemins de Fer Marocains auprès des vidéastes. Les chaînes YouTube spécialisées « RailScapes Africa » cumulent des millions de vues, signe que le train est devenu un acteur patrimonial. Il suffit de taper « Morocco train scenery » pour tomber sur des plans saisis depuis la baie vitrée d’un Al Boraq flambant neuf.
L’avant-dernière section examinera la dimension économique et environnementale : comment le rail soutient le développement durable et les régions éloignées.
Effet levier économique et transition écologique du rail marocain
Le corridor Tanger – Casablanca engendre un surplus annuel estimé à 0,7 % du PIB régional d’après le rapport du Haut-Commissariat au Plan 2024. La baisse du temps de trajet a entraîné la relocalisation de sièges d’entreprises et la naissance d’incubateurs à Rabat-Agdal. On parle d’« effet Al Boraq ». Les artisans de Chefchaouen vendent désormais leurs tapis le week-end sur les marchés casablancais, profitant d’un aller-retour dans la journée.
Indicateurs clés
Paramètre | Avant Al Boraq | 2025 | Variation |
---|---|---|---|
Durée Tanger – Casa | 4 h 45 | 2 h 10 | –54 % |
Trafic annuel passagers | 15 M | 21 M | +40 % |
Émissions CO₂ (par passager-km) | 68 g | 22 g | –68 % |
Vers la neutralité carbone
L’ONCF investit 1,2 milliard MAD dans des centrales solaires pour alimenter 25 % de la traction dès 2026. Un prototype de rame hybride batterie-hydrogène, développé avec l’ENSA de Tanger, parcourra 50 km en autonomie totale sur les sections non électrifiées du Sud.
Tourisme équitable
- Programme « Village-Gare » : 12 communes reçoivent une micro-taxe de billet pour restaurer leur patrimoine.
- Micro-marchés paysans installés sur les parvis (exemple : Sidi Slimane).
- Formations d’éco-guides ferroviaires pour sensibiliser aux paysages traversés.
À long terme, ces initiatives placent le rail comme vecteur de cohésion territoriale. Plus besoin d’une voiture pour soutenir l’économie locale ; il suffit de descendre, de consommer, de remonter, de poursuivre. Avant d’achever notre panorama, un zoom final s’impose sur les extensions à venir et les projets d’interconnexion continentale.
Perspectives 2030 : extension Est-Ouest et connexion transsaharienne
L’ambition annoncée lors du Forum Rail Afrique 2025 : porter la grande vitesse jusqu’à Agadir puis Laâyoune, et créer un tronc commun Marrakech – Fès à 320 km/h en 2030. Le financement mixte Banque africaine de développement / fonds souverain Mohammed VI vise non seulement le confort des voyageurs mais aussi la création d’un corridor logistique clé.
Calendrier prévisionnel
Projet | Étape actuelle | Mise en service envisagée | Impact estimé |
---|---|---|---|
LGV Marrakech – Agadir | Appel d’offres génie civil | 2029 | +4 M passagers/an |
Doublement Kénitra – Casa | Travaux 50 % | 2027 | Capacité ×2 |
Transsaharienne Tanger – Lagos (phase 1) | Étude de faisabilité | 2033 | Plateforme fret panafricaine |
Scénarios de voyage futur
- Petit-déj au port d’Essaouira, déjeuner dans le désert de Tiznit, dîner à Marrakech : 4 h d’Al Boraq nouvelle génération.
- Navette de nuit Marrakech – Dakhla couplée à un train touristique surf & kitesurf.
- Interrail Afrique du Nord : Tanger – Alger – Tunis via correspondance maritime.
Pour le voyageur curieux de demain, le Maroc se lira comme une BD ferroviaire aux cases multiples. Plusieurs blogs spécialisés, dont celui dédié à Sydney ou les analyses sur le coût de l’essence en Océanie, citent déjà le réseau marocain comme référence d’intégration rail-bus-vélo.
Cette ultime section boucle ainsi le panorama : du trait vert vif d’Al Boraq sur la côte atlantique au projet transsaharien, la toile ferroviaire marocaine invite à explorer un pays entier sans toucher au volant. La promesse reste intacte : se lever à Tanger, se coucher à la porte du désert, et remplir dans l’intervalle son carnet d’adresses, de parfums et de souvenirs.