En bref
• Le détenteur du record absolu du tour du monde à la voile se lance dans une odyssée familiale de trois ans, avec un gravel en bois comme allié terrestre.
• À bord, la mobilité douce devient un fil rouge : le vélo prolonge les explorations à terre et incarne la vision décarbonée du projet.
• L’itinéraire relie Concarneau aux Antilles, traverse le canal de Panama, file vers le Pacifique avant d’encercler l’Australie puis de remonter l’Atlantique.
• Entre deux quarts de nuit, l’école se déploie sur la table à cartes ; la mer, le tracé GPS et les cultures rencontrées deviennent manuels vivants.
• Le navigateur inscrit son périple dans la lignée de Magellan, Slocum ou Moitessier, tout en inaugurant une dimension CycloLégende moderne et familiale.
Tour du monde familial : le pari d’un navigateur recordman en 2025
Quand un record de 42 jours autour de la planète figure déjà dans la bible des exploits, on pourrait croire le défi définitivement coché. Le navigateur à l’origine de cette prouesse refuse pourtant de s’en tenir à une gloire passée : l’envie de montrer la mer « autrement » à ses trois enfants dessine aujourd’hui un projet radicalement nouveau. Dès le printemps 2025, le catamaran de 60 pieds largue les amarres depuis Concarneau, direction la Martinique, avec un programme d’escales qui s’étire jusqu’à l’été 2028.
L’idée n’est pas née sur un coin de quai. Le skipper se remémore un tour de l’Atlantique vécu à dix ans ; ce souvenir d’enfance agit comme une boussole intérieure. Aujourd’hui, la famille entière devient équipage. Les plus jeunes, six et huit ans, découvrent la mécanique des marées, tandis que l’aîné, treize ans, manie déjà les drisses. Chaque membre occupe un rôle : météo, intendance, veille de nuit. Ce partage des responsabilités fait d’emblée écho aux grandes figures d’explorateurs qui, jadis, conduisaient des équipages intrépides vers l’inconnu.
Sur le plan pratique, l’organisation rivalise d’ingéniosité. Le pont avant reçoit des coffres étanches bourrés de fournitures scolaires, d’instruments de musique et de guides naturalistes. Sous les banettes, on stocke des sacs étanches contenant les effets personnels de chacun. Le skipper, lui, surveille la consommation énergétique comme s’il participait encore au Vendée Globe : panneaux solaires dernière génération, hydrogénérateurs silencieux et batterie lithium garantissent l’autonomie de la maison flottante.
La démarche séduit les passionnés d’aventure slow travel qui gravitent autour de la communauté tour du monde en famille. Sur les réseaux, le projet devient vite une AventureVélo avant même le premier mille parcouru. Les hashtags #GlobeCycliste et #TourDuMondeRide s’invitent dans les stories, preuve que la mer et la roue peuvent dialoguer sans friction.
Fidèle à son tempérament fédérateur, le skipper ouvre déjà la porte à d’autres familles nomades. Une correspondance régulière s’est nouée avec les auteurs du blog voyage famille aventure : ils projettent de rejoindre l’expédition sur la côte Est australienne pour un segment commun. Cette dynamique collaborative rappelle les grandes heures du voyage de la Victoria : les bateaux se relayaient alors, partageant cartes et épices, aujourd’hui on partage fichiers GRIB et itinéraires cyclables.
Au-delà du rêve, un enjeu clef se profile : l’éducation par l’expérience. Les escales deviendront autant de laboratoires vivants. Dans les Grenadines, les plus jeunes compareront la salinité des mangroves ; au Panama, la famille analysera l’impact économique du canal ; aux Fidji, le thème du dérèglement climatique se traitera sur le terrain. Une pédagogie organique qui répond aux aspirations des plateformes comme école nomade, convaincues que la curiosité naît d’abord de l’émerveillement.
Un gravel en bois dans les soutes : symbole de mobilité décarbonée
Parmi les voiles, les cartes et les cirés, un objet détonne : un vélo en bois signé Les Ateliers Gonnel. Construit à La Rochelle, ce gravel baptisé « Embrun » combine lamellé-collé d’essences françaises, fibre de lin et résine époxy biosourcée. Les ingénieurs qui le conçoivent proviennent du nautisme ; ils savent ajuster une section de tube comme on ajuste une varangue. Au sein du projet, le vélo fait plus que meubler la cale : il trace un pont idéel entre la glisse sur l’eau et la glisse sur piste de gravier.
Pourquoi embarquer une RoueNomade quand on dispose déjà de deux coques ? D’abord, parce qu’une longue escale au mouillage représente 90 % du temps de voyage. Sur une île des Caraïbes, les distances entre baie et marché local se multiplient dès que l’on sort l’annexe ; avec le gravel, tout se réduit à un ride solaire de vingt minutes. Ensuite, parce que l’exercice physique stabilise l’équilibre mental : les quarts de nuit sollicitent les nerfs, la pédale libère l’adrénaline.
Le skipper prône une cohérence totale : sur mer, il mise sur les foils pour réduire la traînée ; à terre, il mise sur le bois pour réduire l’empreinte carbone. Cette philosophie fait écho aux initiatives présentées dans le podcast Magellan Odyssée, où les navigateurs actuels revisitent l’héritage des pionniers sous l’angle de la durabilité. Dans cet esprit, l’entreprise MerConcept s’associe à Vela pour transporter du fret sous voile entre les États-Unis et l’Europe en moins de quinze jours : le vélo devient alors une rampe de lancement vers une logistique encore plus respectueuse.
Sur le pont, chaque membre de la famille dispose d’un vélo pliant à cadre acier recyclé. Seul le père de famille enfourche le Gonnel ; c’est son outil de découverte mais aussi un VéloExplorateur vitrine. Des chiffres attestent de sa robustesse : 1 100 g le triangle principal, 45 mm de dégagement pour les pneumatiques, 2 000 km déjà parcourus sur terrain mixte avant l’embarquement. Lorsqu’il prendra la route de Darwin à Cairns, l’engin affrontera 40 °C et poussière rouge, un test grandeur nature pour un matériau que l’on croyait réservé aux chalets alpins.
La communauté cyclovoyageuse observe ce mariage mer-terre avec admiration. Des influenceurs ayant sillonné la Tasmanie à biclou, tels que les auteurs de un mois en Australie aventure, relaient déjà la préparation logistique. Ils parlent d’ÉpopéeCycliste, de NavigaVélo, de LégendeSurRoue ; autant de néologismes qui fusionnent deux passions et renouvellent l’imaginaire de l’exploration.
Itinéraire océanique et boucles terrestres : récit d’une TraverséeCycliste planétaire
L’itinéraire prévu rappelle un tracé de carte postale : Concarneau–Fort-de-France–Panama–Tahiti–Sydney–Darwin–Cape Town–Brest. Chaque segment maritime se cale sur les saisons cycloniques, mais la famille a d’ores et déjà planifié plus de trente boucles à vélo. Aux Grenadines, une route côtière mêle plages volcaniques et plantations de cacao ; le gravel y trouvera un terrain de jeu à la hauteur de ses crampons.
La traversée du canal de Panama, point nodal de la planète logistique, précédera une remontée jusque Boquete : 4 000 m de dénivelé positif, quarante-huit heures de pédalage et des rencontres caféinées chez les torréfacteurs locaux. Les récits de cyclistes au Costa Rica servent déjà de repères pour jauger les temps de parcours. La famille prévoit ensuite une virée volcanique sur les flancs de Turrialba, inspirée des conseils pratiques du guide canyoning La Fortuna.
Dans le Pacifique, la navigation deviendra plus longue et isolée. Les escales n’en seront que plus denses. À Tahiti, le groupe prévoit une sortie vers la presqu’île de Taravao, un plateau qui culmine à 600 m : l’endroit parfait pour tester des braquets de 38-11. Plus loin, à Vanuatu, l’ascension matinale du volcan Yasur figure à l’agenda ; ici encore, des retours d’expérience comme ceux de voyage volcan Yasur nourrissent la feuille de route.
En Australie, le parcours terrestre représentera la plus longue section continue. Darwin–Broome en famille, cela signifie 1 800 km de pistes latéritiques, un soleil au zénith et des crocodiles d’eau salée en embuscade. Pour minimiser les risques, le skipper s’appuie sur les listes de précautions partagées par l’article animaux dangereux Australie. L’objectif est d’atteindre Broome avant septembre : l’arrivée des alizés inversera alors la direction des vents, rendant la navigation sud-indienne plus clémente.
À Cape Town enfin, le groupe prévoit d’emprunter la route des vins jusqu’à Stellenbosch. L’occasion d’un GlobeCycliste gourmand avant de mettre le cap sur l’hémisphère Nord. Le Portugal servira d’ultime escale terrestre : 200 km de chemins côtiers entre Nazaré et Porto, clin d’œil aux caravelles parties cinq siècles plus tôt.
L’école nomade : méthode, matériel et vertus d’une pédagogie embarquée
Apprendre et voyager ne sont plus antinomiques en 2025. À bord du catamaran, la table à cartes se transforme chaque matin en salle de classe flottante. Les cahiers se calent entre règle Cras et sextant. Les matières classiques s’enrichissent de programmes contextualisés : en maths, on convertit la force du vent ; en sciences, on mesure le pH de l’eau de pluie ; en géographie, on superpose courants marins et plaques tectoniques.
La logistique scolaire repose sur trois piliers. D’abord, un abonnement satellite haut débit permet d’accéder à la plateforme du CNED. Ensuite, une imprimante thermique basse consommation produit exercices et relevés. Enfin, un partenariat avec le site Aventure monde enfants garantit le suivi pédagogique : un tuteur à terre corrige les devoirs hebdomadaires. Cette organisation s’inspire d’expériences antérieures, notamment les conseils de voyage famille astuces, qui ont déjà prouvé que la régularité prime sur la quantité.
À l’échelle d’une journée, le rythme alterne navigation, cours et exploration. Dès 06 h 30, relevé météo et calcul de la dérive ; à 08 h 00, séance de littérature : la biographie de Joshua Slocum devient texte étudié, reliée à l’histoire de la circumnavigation. À midi, l’escale fournit un terrain d’observation : récifs coralliens ou cités coloniales. Le soir, chacun rédige un carnet de bord bilingue, français-anglais ; ces productions seront publiées sur un site dédié, manière de cultiver l’écriture et de partager la TraverséeCycliste avec les classes partenaires.
Le dispositif démontre qu’une pédagogie du réel motive plus qu’un manuel poussiéreux. Les enfants retiennent le cycle de l’eau après avoir filtré la pluie, mémorisent la trigonométrie après avoir réglé la hauteur du soleil. La méthode séduit d’autres familles nomades : plus de cent d’entre elles se sont déjà inscrites pour suivre le programme interactif. Certaines, inspirées, préparent leur propre départ et consultent l’article conseils famille camping-car avant de prendre la route.
Au-delà des apprentissages classiques, se greffent des compétences transversales : autonomie, entraide, gestion du stress. La vie à bord impose la coresponsabilité : s’absenter de la veille peut générer une collision, oublier de fermer un hublot peut inonder une cabine. Ces situations concrètes transforment chaque erreur en opportunité pédagogique. L’école nomade apparaît alors comme un laboratoire d’éducation durable, un incubateur de citoyens de demain, conscients des enjeux climatiques et logistiques.
Héritage des grands navigateurs : de Magellan aux CycloLégendes modernes
En juxtaposition de ce tour du monde familial, impossible d’ignorer la lignée dans laquelle s’inscrit le projet. Fernand de Magellan imaginait en 1519 un passage vers les îles aux épices ; son expédition devint la première circumnavigation. Joshua Slocum, en 1898, fut le premier solitaire à mener l’aventure à bien. Bernard Moitessier, en 1968, refusa la victoire pour poursuivre sa route autour de la planète. Chacun, à son époque, a repoussé une frontière ; en 2025, cette frontière se situe moins dans la distance que dans la démarche environnementale et familiale.
Le skipper d’aujourd’hui avance sur les traces de ces icônes, tout en ajoutant une nuance : la roue comme extension de la quille. L’idée intriguerait sans doute Magellan ; elle résonnerait probablement chez Slocum, qui, déjà, promenait une cabane à poules sur son pont. Ce croisement mer-terre trouve un écho contemporain dans le périple documenté par voyageur sans avions. L’important n’est plus le moyen de transport unique, mais la cohérence globale : rassembler les modes doux pour réduire l’empreinte carbone.
Sur le plan symbolique, le vélo représente la circularité : roue, planète, itinéraire, tout n’est qu’anneau. Dans l’imaginaire collectif, la ÉpopéeCycliste renvoie autant au Tour de France qu’aux pèlerins médiévaux. L’associer à la navigation renforce cette image d’accomplissement à 360 °. Les médias anglophones parlent déjà d’Oceanic Bikepacking, tandis que les hashtags #CycloLégende et #NavigaVélo culminent sur les plateformes visuelles.
L’héritage se lit aussi dans la volonté de transmettre. Les carnets de bord seront publiés sous licence libre ; les relevés météo alimenteront une base participative. Ce partage rappelle les cartes stellaires laissées par Magellan à Séville, ou les coursiers à cheval de la Royal Mail au temps de Cook. Aujourd’hui, partir un an en Australie se planifie en quelques clics, mais l’esprit d’exploration subsiste dès lors qu’on embrasse l’inconnu.
Les experts en histoire maritime soulignent un autre point commun : la recherche de vitesse au service de la découverte. Magellan tablait sur des vents portants, Slocum sur l’équilibre de son voilier gaffier, Gabart mise sur les foils et la connaissance météo en temps réel. L’ajout d’un gravel en bois n’est pas une coquetterie ; il rappelle que l’outil le plus simple peut encore élargir le champ de la connaissance, à l’instar de la lunette marine de Galilée. En ce sens, la LégendeSurRoue rejoint la légende des grandes traversées.
S’il fallait une conclusion – que l’on se gardera bien de prononcer – on pourrait dire que ce tour du monde familia-cycliste incarne la transition d’une ère de performance solitaire vers une ère d’exploration partagée, responsable et intermodale. Magellan bouclait la carte ; aujourd’hui, la famille bouclera le récit, reliant mers, pistes et esprits curieux dans un seul mouvement polygonal.





