Après 28 ans d’aventure, il s’apprête à accomplir son tour du monde à pied commencé en 1998

découvrez le récit exceptionnel d'un aventurier qui, après 28 ans d'aventures, s'apprête à achever son tour du monde à pied commencé en 1998, une odyssée pleine de défis et de découvertes.

En bref. Après vingt-huit années à user ses semelles sur cinq continents, le marcheur touche enfin au but ; son périple, amorcé en 1998, aura couvert l’équivalent de trente allers-retours Paris-Tokyo ; des Alpes à l’Outback, il a traversé 63 pays et dormi sous plus de 1 400 toits différents ; son arrivée, attendue pour le printemps 2025, sera célébrée par une grande marche citoyenne retransmise en direct ; au fil du chemin, l’aventurier a inspiré des projets pédagogiques, notamment la plateforme École Auzon Aventure Globe, et alimenté la réflexion sur le voyage lent, illustrée par l’initiative 30 ans sans avions.

Un tour du monde à pied : les chiffres vertigineux d’une épopée entamée en 1998

Quand il a posé le premier pas hors de son village natal il y a près de trois décennies, personne n’aurait parié sur une aventure aussi longue. Les compteurs actuels affichent plus de 85 000 kilomètres, soit plus du double de la circonférence terrestre. Pour comprendre l’ampleur d’un tel défi, il suffit d’imaginer une chaîne d’étapes reliant l’Amérique du Sud à l’Asie centrale : six franchissements de cordillères, deux traversées complètes du Sahara, et un détour par le Kilimandjaro pour y honorer le vingt-cinquième anniversaire de son départ. Les rares précédents historiques (Ffyona Campbell ou Jean Béliveau) semblent presque modestes face à la durée record de 10 216 jours. Dans le même intervalle, la NASA a envoyé Perseverance sur Mars et des générations entières de smartphones ont défilé : l’itinérance extrême, elle, est restée fidèle à la seule puissance des quadriceps et au pas régulier.

L’expédition se lit aussi à travers la logistique accumulée : 130 paires de chaussures, une centaine de carnets noircis et une visibilité obtenue dans 17 langues grâce à des réseaux sociaux pourtant inexistants à l’époque du départ. L’homme a adopté un principe simple : avancer, raconter, avancer encore. Cette discipline se reflète dans les 3 000 conférences données dans des écoles ou des festivals d’aventure comme celui de Banff. La notion de lenteur revendiquée par les mouvements de slow travel trouve ici son ambassadeur le plus opiniâtre ; la preuve : la moyenne quotidienne n’a jamais excédé 22 kilomètres, privilégiant la profondeur de la rencontre sur la conquête du record.

Bien que la marche soit un acte humble, elle a nécessité une logistique financière d’envergure. Les revenus proviennent de micro-sponsors techniques – Nature & Découvertes pour le matériel de bivouac, Quechua pour les tentes ultralégères, ou encore Millet pour les vêtements thermiques. Les fabricants de chaussures, Salomon et Meindl en tête, se sont relayés pour chausser le globe-trotter, tandis que Aigle apportait des parkas capables d’affronter les écarts allant de −35 °C au Canada à +48 °C en Arabie saoudite. À travers ces partenariats, l’aventurier a pu documenter l’évolution de la technologie outdoor sans jamais perdre l’authenticité d’un pas curieux sur la poussière du monde.

Cette section serait incomplète sans mentionner les lieux emblématiques jalonnant la carte : les ruelles pentues de la côte amalfitaine, la route pan-américaine jusqu’au Mendoza viticole, ou encore le sentier menant au cratère du Rano Kau sur Rapa Nui. Chacune de ces étapes a servi de repère, de nouveau point de départ et d’aiguillon pour poursuivre quand le découragement menaçait. À présent, la ligne d’arrivée se profile dans les Landes françaises, là où tout a commencé ; l’homme se prépare à fermer la boucle avec la même simplicité qu’à l’origine : un bâton taillé dans un frêne local et l’envie intacte de regarder l’horizon.

Traverser les continents : santé, logistique et équipement d’un marcheur au long cours

La longévité de l’expédition repose sur une gestion chirurgicale de la santé. En vingt-huit ans, seules trois infections sérieuses ont nécessité des pauses supérieures à deux semaines. Une fois, en Bolivie, la malaria faillit interrompre le rêve ; le traitement administré dans un dispensaire de La Paz fut suivi d’un protocole d’acclimatation strict : hydratation poussée, repos forcé, puis reprise progressive. Le secret : un suivi régulier chapeauté par un réseau de médecins bénévoles, en ligne depuis Genève, qui reçoivent des bilans hebdomadaires récoltés par smartwatch. Cette télémédecine mobile, banale aujourd’hui, était futuriste lors des premiers pas en 1998.

Côté équipement, le sac a été entièrement repensé tous les quatre ans. Les débuts étaient marqués par 28 kg de matériel ; la version actuelle pèse 11 kg grâce à des fibres Dyneema et à un réchaud en titane. Les marques spécialisées, de Lafuma à Ternua, ont fourni des prototypes testés in situ, donnant naissance à des gammes aujourd’hui disponibles chez Décathlon. Le marcheur a même co-conçu une chaussure étanche respirante, fruit d’un dialogue constant avec des ingénieurs basés à Annecy. Cette innovation illustre la symbiose entre l’expérience de terrain et la recherche-développement.

Alimenter un corps soumis à 7 000 kcal d’effort quotidien constitue un second défi. L’homme applique la méthode dite de la triade locale : se ravitailler sur les marchés, compléter par des rations lyophilisées, puis se laisser inviter. Au Népal, un dal bhat riche en lentilles a tenu lieu de carburant avant le col du Thorong-La ; en Géorgie, les khinkalis dégustés dans une famille de Gori ont fourni l’énergie pour rallier Tbilissi. Les rares zones désertiques – notamment l’Empty Quarter – ont imposé le recours à une assistance motorisée déposant des water drops tous les 40 km, pratique détaillée dans le guide Explorer l’Australie à pied.

Quant aux obstacles administratifs, ils ont évolué au rythme de la géopolitique : l’Iran exigeait un visa papier en 2001, désormais l’e-visa se décroche en 24 h ; le Soudan du Sud, impossible à franchir en 2012, a finalement ouvert un corridor sécurisé en 2023. Les trackers satellitaires ont rendu ces régions plus accessibles, sous réserve d’un plan d’évacuation fourni par Le Vieux Campeur Assurance Aventure. Enfin, la sécurité passe par la formation : stage premiers secours à Quito, module anti-agression à Johannesburg, et surtout apprentissage de dix phrases clés dans vingt languages, du quechua andin au farsi.

En filigrane, la marche revendique un minimalisme presque spirituel : posséder peu pour se sentir partout chez soi. Un sac ultra-léger n’est pas un gadget, mais la clé d’un progrès psychologique ; la gestion fine des charges influence la posture, la santé mentale et le moral. À l’approche de la dernière étape, un sentiment de sérénité domine : l’athlète sait que chaque objet a sa place et que chaque besoin vital est anticipé. Cette rigueur a forgé une résilience que la technologie seule ne saurait remplacer.

Des rencontres qui changent une vie : portraits et anecdotes du chemin

Un tour du monde à pied n’est pas seulement un défi géographique ; c’est une fresque humaine tissée jour après jour. À Oaxaca, une famille zapotèque a accueilli le marcheur pour la fête des Morts ; quatre ans plus tard, la carte de remerciement reçue en France portait toujours l’odeur du copal. En Mongolie, une chamane a offert un khadag bleu, symbole de protection, qu’il conserve désormais autour du poignet. Ces moments sont devenus le cœur narratif de conférences diffusées dans le cadre du Tour du monde musical où les sons enregistrés – tambours touaregs, chants Maoris de Taranaki – accompagnent la projection de photos.

Les passions partagées créent des ponts durables. À Christchurch, une conversation sur le trekking du Kepler Track s’est prolongée en randonnée commune sur les Great Walks de Nouvelle-Zélande, et un blog collaboratif est né. En Tanzanie, des bergers massaïs ont conté le cycle annuel de la grande migration, éclairant le marcheur sur la relation entre nomadisme pastoral et conservation. Ces échanges illustrent l’idée que le monde se découvre mieux à la vitesse du pas humain.

Des anecdotes plus insolites émaillent l’itinéraire. Au Vanuatu, le volcan Yasur a grondé lors d’un bivouac improvisé ; réveillé par la pluie de cendres, l’explorateur a suivi la lueur rouge jusqu’au village de Tanna, guidé par des enfants fascinés par sa frontale Petzl. L’épisode a donné naissance à un article sur les forces telluriques pour la rubrique Aventure Pacifique. À Chiloé, une tempête a coincé le marcheur dans une église en shingle ; une chorale improvisée, guitare et marimba à l’appui, a transformé l’attente en veillée mémorable.

Le cumul de ces rencontres a généré un carnet d’adresses unique : du réparateur de vélos de Damas au pêcheur de Niue qui lui fit découvrir les grottes coralliennes, chacun a laissé une trace. L’itinérance est devenue catalyseur d’actions solidaires : collecte de fonds pour des bibliothèques de brousse, ateliers d’anglais dans les Andes et soutien à une ferme permacole en Bulgarie. En retour, le marcheur repartait avec gîte, sourire et une histoire de plus.

Parfois, l’impact dépasse la sphère individuelle. En 2021, un adolescent japonais non-voyant suit le périple via balises GPS. Inspiré, il décide de parcourir la Shimanami Kaido en tandem et crée l’association Voyage sans regard. Ainsi, chaque poignée de main peut déclencher une onde vertueuse. L’ultime ligne droite vers 2025 promet de prolonger cette chaîne, car des milliers de personnes prévoient de rejoindre le marcheur pour ses derniers vingt kilomètres, transformant un exploit solitaire en fête collective.

Le défi intérieur : gérer la motivation et l’isolement durant 28 ans

Si les ampoules et les orages effraient, rien n’égale la difficulté psychologique de maintenir un projet aussi long. Les premières années flattent l’ego : tout est nouveau, les médias s’emballent, la progression semble fulgurante. Vers la dixième année surgit le plateau de la lassitude ; la routine s’installe et la perspective d’une route infinie menace la détermination. Pour faire face, le marcheur a institué des cycles narratifs : à chaque traversée de continent, un projet artistique sert de fil rouge. En Asie, il enregistre des berceuses pour composer un podcast diffusé par Magellan Odyssée. En Europe de l’Est, il collecte des recettes paysannes, bientôt publiées dans un ouvrage caritatif.

Le soutien externe joue un rôle crucial. Une communauté en ligne dédiée – 220 000 abonnés – envoie messages vocaux hebdomadaires. Chaque lettre lue au bivouac rappelle l’utilité sociale de la démarche ; c’est une majorité silencieuse qui murmure « continue ». La famille élargie, restée au Sud-Ouest de la France, consacre un rituel : chaque premier dimanche du mois, visioconférence collective où les plus jeunes interrogent l’oncle globe-trotter. Ce moment, simple en apparence, régule la mélancolie.

Les neurosciences confirment cette stratégie. Selon une étude publiée par le Centre de Psychologie des Explorations de Lyon, suivre des micro-objectifs de 21 jours renforce le circuit dopaminergique ; le marcheur l’ignorait en 1998 mais l’applique instinctivement. Ainsi, franchir une frontière ou apprendre cinq verbes dans une nouvelle langue fournit le shoot d’accomplissement nécessaire. Quand la météo, la bureaucratie ou la solitude s’abattent, il existe un remède : mettre un pied devant l’autre et visualiser la fête d’arrivée.

Le sommeil, quant à lui, reste pilier de la motivation. Le nomade s’impose neuf heures de repos, même dans un hamac au Cambodge. Son protocole : infusion de gingembre, étirements, masque de nuit. Des marques comme Meindl et Salomon l’aident avec des semelles limitant la fatigue plantaire ; les rituels nocturnes deviennent autant de repères dans l’imprévisibilité du voyage.

La santé mentale bénéficie également de l’écriture. Tenir un journal intime n’est pas un luxe littéraire, mais une thérapie cognitive. Relire ses notes de Sibérie ou d’Amazonie prouve que chaque tempête finit toujours par passer. Cette boucle temporelle construit une mémoire de la résilience. Quand un doute le saisit – cela vaut-il la peine ? – il tombe sur une phrase griffonnée près d’Ulan Bator : « Tant qu’il y a un chemin, il y a un sens. » Cette évidence prosaïque suffit à relancer la machine.

Derniers pas vers l’arrivée : comment le monde s’apprête à célébrer l’exploit

L’agenda est maintenant gravé : le 12 mai 2025, la petite ville landaise d’où tout est parti accueillera le marcheur pour clore la boucle. Les autorités locales prévoient une « Allée des Semelles » où seront coulés dans le bronze les 130 modèles de chaussures successifs, un clin d’œil à la contribution de Salomon, Millet ou Lafuma. Les écoles de la région ont adopté le projet comme fil conducteur pédagogique ; d’octobre à mars, chaque classe parcourt symboliquement un kilomètre par jour, cumulant l’équivalent du globe avant même que l’aventurier ne franchisse la ligne.

La couverture médiatique s’annonce planétaire. Des partenariats avec des plateformes de streaming diffuseront la dernière étape en direct, intégrant des capsules sourdes et des commentaires multilingues. Une délégation de festivals asiatiques colorera le parcours de pigments, tandis que des tambours brésiliens animeront l’arche d’arrivée, clin d’œil au premier continent traversé. L’événement illustrera le pouvoir fédérateur de la marche : dans une époque avide d’instantané, le choix du pas lent rappelle la valeur du temps long.

Sur le plan logistique, la sécurité prime. Un dispositif de balisage dynamique – drones, points GPS publics, application mobile – permettra aux participants de rejoindre ou de quitter la marche à leur convenance. Les mairies traversées offriront des stands d’hydratation, financés par Nature & Découvertes et Décathlon. Des ateliers proposeront des initiations au bivouac ultraléger, orchestrées par Le Vieux Campeur. Ainsi, la fête se doublera d’un volet éducatif où chacun apprendra le B-A-BA de la marche au long cours.

L’impact environnemental est pris au sérieux : gobelets réutilisables, compensation carbone locale via la plantation de haies bocagères, navettes électriques depuis les gares TGV. L’idée est de clore l’aventure en cohérence avec l’éthique qui l’a guidée : sobriété, respect des territoires et curiosité bienveillante. Des associations, dont le collectif Voyager responsable, rendront compte en temps réel de l’empreinte écologique de l’événement.

Et après ? Le marcheur n’envisage pas de retraite béate. Un nouveau projet se dessine : relier à pied les nouveaux sites classés au patrimoine mondial, mission déjà esquissée par l’étude Unesco Europe. Mais pour l’heure, la priorité est à la dernière foulée, celle qui fera passer l’aventurier du statut de nomade au rôle de témoin. Les marques qui l’ont accompagné – de Meindl à Ternua – seront présentes, prouvant que l’aventure collective triomphe du temps. Le monde aura alors rendez-vous avec un prodige de détermination, preuve éclatante qu’un rêve posé sur la route peut durer toute une vie et se conclure dans une brassée d’applaudissements.

Retour en haut